Day 304
English
It would be crazy to round this project off without also including a number of locations closer to home. My preference for locations far away from the Netherlands stems, of course, to a great extent from the need to escape from my home port, but for every photographer the need to take a captivating photo will be greater than avoiding pain. Moreover, the Germans left behind quite a bit of concrete along the coasts and the Dutch also constructed the necessary positions to be able to withstand a possible invasion. Reasons enough, then, to do something here too.
In the first instance, my eye is drawn to a flight of steps that leads into a dune. A staircase into the depths. If we have lost hope of something better and the only way leads downwards, then we have only one choice, to remain where we are, and to wait until another possibility presents itself. And that waiting can last a long time. It is as if we are standing still, while the world around us keeps going. All the people from the past have vanished, only the length of the grass reminds us how long we have been standing still. Do I still have time left?
French
Il serait insensé de clore ce projet sans y inclure quelques sites plus proches de chez moi. Ma préférence pour les coins reculés des Pays-Bas s’explique en grande partie par mon besoin de quitter mon port d’attache, mais pour tout photographe, le besoin de prendre une photo captivante prime sur celui d’échapper à la douleur. Sans oublier que les Allemands ont laissé pas mal de béton le long de leurs côtes et que les Néerlandais ont également construit les fortifications nécessaires pour pouvoir résister à une éventuelle invasion. Des raisons suffisantes pour tenter quelque chose ici aussi.
Mon regard est tout d’abord attiré par une volée de marches descendant vers la dune. Un escalier vers les profondeurs. Lorsque tout espoir d’un monde meilleur s’est évanoui et que la seule voie possible mène vers le bas, nous n’avons plus qu’un seul choix : rester où nous sommes et attendre qu’une autre opportunité se présente à nous. Et cette attente peut être très longue. Nous demeurons pour ainsi dire immobiles, tandis que le monde qui nous entoure continue d’avancer. Tous les gens du passé sont partis, seule l’herbe qui a poussé nous rappelle combien de temps nous sommes restés inertes. Mon temps est-il compté ?