Day 26 - Part 2

English

This is where it all started.  In the summer of 2016.  On the way from the South of France to Amsterdam, I decide to take a small detour to take in a little bit of history before returning home.  After a visit to Verdun, I went into the hills around the town for a while.  By chance, this brought me to Fort Vaux.  It was towards the end of the day and not particularly busy.  There was still a coach there with Canadian nuns.

Without hesitation, I grabbed my camera, leapt out of the car, and rushed to the top, onto the fort.  I had a brief chat with the nuns whom I’d overtaken.  They were elderly but particularly energetic and cheerful ladies.  They had come to pay their respects to those who had died.  They continued on their way after our cordial conversation.  It was an unlikely scene, the nuns in their white habits on top of the concrete fort, among the iron rods sticking out of the ground, darting past the bomb craters as they continued on their way.

Once I was behind the wheel again, the image came to mind of a naked figure that is stuck in a bomb crater, has never mustered the strength to climb out of it and so has been left behind somewhere in this painful past, at one with the wounds of the landscape.  It is also a piece of history that no one sees any more, no longer wishes to see, or has simply forgotten, with the help of the forgiving nature of mother earth, who at some point takes everything back and removes it from sight, without passing judgement.

Most of the weapons, and the biggest ones, were already removed from Fort Vaux at the beginning of the war.  The concept of heavily weaponed forts as a defensive strategy was abandoned at an early stage, because of bad experiences with, among others, the forts near Liege that were ‘reduced to dust’ by enemy fire.  At the same time, the fort was supplied with explosives so that it could be blown up in case it needed to be evacuated, preventing it from falling into the hands of the enemy.

Because Fort Vaux was used to defend Douaumont, it became one of the Germans’ main targets.  During one bombardment, some of the explosives stored there detonate, hurling the armoured dome of the gun tower into the air.  Enormous pieces of steel debris lie like silent witnesses on the north-east side of the fort.

Somewhere between the carefully organised extreme violence, based on logistics, explosives, training, manuals, shelters, and support structures on the one hand, and the involuntary forgiveness of nature on the other, you find man, like an insignificant detail, who makes everything so unfathomable

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French

C’est ici que tout a commencé. Au cours de l’été 2016. En route vers Amsterdam depuis le sud de la France, j’ai décidé de faire un petit détour historique avant de rentrer chez moi. Après avoir visité Verdun, je me suis promené dans les collines qui entourent la ville. Au hasard de mes pas, je me suis retrouvé au fort de Vaux. C’était en fin de journée, et il n’y avait pas beaucoup de monde – il ne restait qu’un car de religieuses canadiennes.

Sans hésiter une seconde, j’ai attrapé mon appareil photo, j’ai sauté de la voiture et je me suis précipité vers le fort. J’ai discuté brièvement avec les religieuses, que j’avais réussi à rattraper. Quoiqu’âgées, ces femmes étaient particulièrement énergiques et joyeuses. Elles étaient venues rendre hommage aux morts. Après notre échange cordial, elles ont poursuivi leur chemin. C’était une scène improbable, ces religieuses en robe blanche au sommet du fort en béton, zigzaguant entre les barbelés qui sortaient de terre et les cratères formés par les bombes.

De retour au volant de ma voiture, je me figurai une silhouette nue piégée dans un cratère de bombe, qui n’aurait jamais trouvé la force d’en sortir, et serait donc restée abandonnée dans ce passé douloureux, ne faisant plus qu’un avec les blessures du paysage. C’est aussi un pan de l’histoire que personne ne voit plus, ne veut plus voir, ou a simplement oublié, grâce à la nature indulgente de la Terre nourricière, qui finit par tout reprendre et faire disparaître le passé sans porter de jugement.

Le fort de Vaux a été délesté de la plupart de ses armements, en particulier les plus imposants, au début de la guerre. Le concept de forts lourdement armés comme stratégie de défense a été abandonné très tôt, notamment en raison des mauvaises expériences liées aux forts à proximité de Liège, qui avaient été « réduits en poussière » par le feu ennemi. Le fort était par ailleurs bourré d’explosifs pour pouvoir le faire sauter en cas d’évacuation et éviter ainsi qu’il ne tombe aux mains de l’ennemi.

Le fort de Vaux servant à défendre Douaumont, il était devenu l’une des principales cibles des Allemands. Au cours d’un raid aérien, certains des explosifs qui y étaient stockés ont explosé, projetant en l’air le dôme blindé de la tour de tir. D’énormes débris d’acier gisent sur la face nord-est du fort, comme autant de témoins silencieux de cet événement.

C’est quelque part entre la violence extrême soigneusement organisée, reposant sur la logistique, les explosifs, l’entraînement, les manuels, les abris et les structures d’appui, et le pardon involontaire de la nature, que l’on retrouve l’être humain, ce détail insignifiant qui rend le tout infiniment insondable

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